Les origines du badminton :
Il est bien difficile de tracer l’origine exacte du badminton tant elle remonte loin et sous des variantes nombreuses. Il est cependant très probable, que ce sport remonte à l’antiquité, et a certainement vu le jour en Asie. Des jeux où une sorte de balle constituée de divers éléments dont des plumes, se retrouvent il y a 2500 ans en Chine (Ti Jian Zi), mais aussi en Corée, en Malaisie, au Japon. Souvent joué avec les mains ou les pieds, on trouve parfois l’utilisation d’un battoir pour renvoyer le volant. On s’accorde pour dire aujourd’hui que le « Poona », jeu très populaire en inde au 19iè sciècle, est à l’origine du badminton puisque des officiers anglais revenant des colonies indiennes en 1873 s’en inspirèrent lors d’une soirée dans le chateau de Badminton (Gloucestershire, vers Bristol) pour inventer ce sport en lui donnant le nom du lieu. Néanmoins, le « poona » (du même nom que la ville indienne) se pratiquant avec une sorte de balle, on peut considérer que les influences furent diverses.
Les jeux de volants se trouvent également sous d’autres latitudes, en Grèce par exemple, et surtout sur le continent sud-américain.Les Zuni (région du Nouveau-Mexique) s’exercent au po-ke-an en frappant avec la paume de la main un volant constitué de feuilles de maïs encore vert. Au brésil, le jeu est connu sous le nom de Petecada, il est également généralement joué avec la main. En Colombie, les tribus Bellacoola, Hesquiaht, Nimkish et Kwakiutl utilisent pour leur part un battoir en bois pour renvoyer une petite branche sur laquelle sont fixées trois plumes. Le « Codex Borbonicus » que l’on trouve au Palais Bourbon à Paris (Cf. site de l’assemblée nationale), présente comme d’autres codex combien les plumes étaient utilisées par la civilisation aztèque et que le volant proche de celui qu’on connait aujourd’hui faisait partie de leur quotidien.
De l’antiquité à l’aristocratie européenne :
Ce jeu présent en asie et en amérique du sud dès l’antiquité ne fait son appartition en Europe qu’assez tardivement, c’est néanmoins là qu’il deviendra ce qu’il est aujourd’hui. D’abord en concurrence avec le jeu de paume, le badminton se distingua petit à petit pour devenir une véritable passion aristocratique.
En 1522, un portrait célèbre représente Charles Maximilien, futur Charles IX, à l’âge de deux ans : il tient déjà une raquette à la main. En Suède, la jeune reine Christine obligeait les plus hautes personnalités de la Cour à ôter manteau et perruque pour la défier au jeu de volant.
Au sciècle de Chardin, la tenue était moyennement appropriée à la pratique sportive. On remarquera toutefois les bonnes couleurs que procurent ce sport alors qu’il n’en est qu’à une version primitive. Le volant est certes moins fourni en plumes mais bien plus diversement coloré que de nos jours est de taille sensiblement plus importante. D’ailleurs en France c’est le volant qui donne son nom au badminton selon la région (en Champagne, c’est le « pilvotiau », Grièche en Ajou, Picandeau dans le Lyonnais, ou encore plus généralement Coquentin) en fonction du nom de l’oiseau qu’on déplume pour sa confection. Mais c’est dans toute l’Europe qu’on joue : en Allemagne (le Federballspiel), en Suède (le Fjaderboll) et en Belgique (le Pluimball).
Le XXiè sciècle :
Comme ne le montre pas la photographie ci-contre c’est l’époque où le badminton s’est structuré. Malgré tout on ne peut pas dire que les gens se soient sorti de la tête que le badminton c’était autre chose qu’un jeu de plage ou de maison de campagne, ni certains médias d’ailleurs. Les premières épreuves internationales furent créees dès 1899 avec le premier « All England ». La ‘Thomas Cup’ compétition internationale par équipe masculine voit le jour en 1949 et sera suivie en 1956 par la ‘Uber Cup’, la version féminine. Il existait deux fédérations mondiales, l’International Badminton Federation (créée en 1934 avec 9 pays membres dont la France!) et la World Badminton Federation, divisées par le problème de la cohabitation entre la République de Chine et la République de Taïwan. Avec l’ouverture de la Chine sur le monde vers 1979 et l’intervention de Lord Killanin, Président du C.I.O. de l’époque, le problème s’est trouvé résolu et tous les pays où ce sport se pratique se sont réunis au sein de l’I.B.F. Plus de 135 pays se sont affiliés à cette fédération, sur les 5 continents. Ce qui chiffre à plus de 100 millions le nombre de pratiquants sur la planète. Présent aux Jeux de 1972 à Munich, comme sport de démonstration, puis à ceux de Séoul, le comité olympique décide d’inscrire cette discipline aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 (mais sans le mixte qui n’apparait qu’à Atlanta en 1996 et sera la seule discipline mixte des sports olympiques).
En France, le premier club apparait au début du sciècle du côté de Dieppe, sûrement sous l’influence anglaise proche. La fédération connaît un coup dur pendant la seconde guerre mondiale, puisqu’elle est dissoute en 1941 et rattachée à la Fédération de Tennis. Cela va durer jusqu’en 1979 où la Fédération Française de Badminton va retrouver son indépendance. A partir de 1985 (date à laquelle le badminton devient théoriquement sport olympique), le badminton va connaître en France une progression très marquée.
A l’heure médiatique :
Le badminton a évolué depuis les premières règles établies. Tout d’abord le terrain qui avait la curieuse forme d’un sablier s’est rapidement rapproché de celle du tennis. Longtemps même le badminton était un sport d’équipe, qui ne se jouait qu’en double, et c’est d’ailleurs une caractéristique du badminton que de voir les trois disciplines simple, double et mixte comme très différentes et indépendantes les unes des autres.
Avec la télévision et la médiatisation, de nombreux sports ont vu leurs règles évoluer. Cela a été le cas aussi pour le badminton. A commencer par le scoring, on croyait tenir un système stable avec les 2 sets gagnants de 15 points (11 pour le simple dame), mais une première tentative de changement vit le jour avec la réforme des prolongations complexes supprimées en 1998. Puis ce fut le tour pendant une seule saison des 3 sets gagnants de 7 points. Les matches filaient à vive allure et la pression des fédérations asiatiques eues rapidement raison de ce système de scoring. La véritable révolution a lieu lors de la saison 2006 avec la mise en place des 2 sets gagnants de 21 points (pour toutes catégories) mais surtout chaque échange remporté par un joueur est désormais comptabilisé par un point à son actif alors qu’avant on ne marquait que sur son service. Nul doute que le badminton dans les prochaines années va connaître une révolution médiatique au niveau international. Dans les pays asiatiques, c’est déjà le cas, mais ici aussi cela nous attend, déjà certaines stars du badminton commencent à percer l’anonymat qui touchait jusqu’alors la planète badminton dans l’hexagone.